mercredi 9 février 2011

Les bus porteños, et autres choses étranges à Buenos Aires


Après douze jours à Buenos Aires, il fallait vraiment que je fasse un article sur les bus, les colectivos. Et puis aussi sur tous les trucs bizarres au quotidien (par exemple là à l'instant où j'écris, on est en train de se prendre des seaux d'eau sur la tête, alors qu'on est en plein été et qu'il fait mauvais depuis trois jours, la pluie passe à travers le toit et est en train de mouiller tout mon patio..).
Mais là, je m'égare, c'était la petite pause météo, revenons-en aux bus. Prendre le bus, à Buenos Aires, c'est un sport, un marathon, voire une lutte pour survivre. D'abord, il faut te procurer un plan (ou plutôt un livre) des lignes de bus, le Guia "T" de bolsillo, (cf photos trouvées sur Internet). Et à partir de ce moment là, tu vas forcément passer pour le touriste de base, avec les yeux scotchés à ton Guia T jusqu'à la fin de ton séjour à Buenos Aires (même les Argentins l'utilisent, pour vous dire combien c'est la galère). Ensuite, une fois que tu as passé un quart d'heure à trouver quel bus tu dois prendre pour aller là tu veux (sachant que les numéros de bus vont de 1 à 749, c'est déjà un bon début), il faut que tu trouves l'arrêt. Parce qu'à Buenos Aires, les arrêts de bus n'ont 1) pas de nom 2) pas de banc 3) pas de toit non plus la plupart du temps. Repérer l'arrêt de bus, qui se révèle souvent être un simple piquet bleu marine, ou encore une mini affiche de la taille de l'écran de ton ordinateur collée sur un mur, est donc de loin le plus difficile, sachant que les arrêts ne sont pas mentionnés sur le plan, qui indique seulement les rues par lesquelles le bus passe. Donc tu t'arrêtes au pif, et puis tu marches. 
Ça, c'était la partie "externe" de la chose. Après, il y a la partie "interne", c'est-à-dire le laps de temps à partir duquel tu vois le bus arriver et tu montes dedans, jusqu'au moment où tu sors. Premièrement, pour que le bus s'arrête, tu dois te mettre (ou plutôt te jeter) sur la route en levant bien ton bras droit, et à l'avance. Et parfois, le bus te passe devant parce qu'il est trop plein. Si le bus s'arrête, il faut sauter dedans rapidement (je dis bien sauter, vu que le bus s'arrête sur la route, et non pas près du trottoir, je vous laisse donc imaginer pour les personnes handicapées et les personnes âgées...), car il démarre les portes ouvertes, même si tu n'as qu'un pied à l'intérieur (et ça c'est du vécu !). Ensuite, oublie la carte magnétique, ici on paie en petites pièces UNIQUEMENT ! Donc c'est toute la journée la lutte pour te faire de la monnaie en achetant des bouteilles d'eau, des chewing gums etc (ou tu vas à la banque pour changer tes billets en pièces de 1 peso, mais là c'est comme si t'allais à la CAF, faut prendre un bon bouquin sinon tu fossilises, et là c'est du vécu aussi). Le coût d'un trajet, c'est 1,20 peso (et oublie les correspondances gratos pendant une heure, ici tu paie à chaque fois). Ensuite, faut bien t'accrocher pour aller t'asseoir, ou alors si t'as pas de chance, tu coinces ta tête sous les aisselles de quelqu'un d'autre, mais j'ai de la chance, les argentins sont moins grands que les français. Et quand tu veux descendre, tu tocas el timbre (ou "tu sonnes la sonnette", mais en français c'est moche c'est redondant), à l'avance, car vu la vitesse du bus, qui est sensé rouler à 60 max vu l'étiquette sur ses fesses mais ce dont je doute fort, t'as vite fait de rater ton arrêt. Et puis quand tu as traverser la marée humaine qui te sépare de la porte, tu sautes (encore une fois) car même problème, le bus ouvre sa porte en roulant et il repart en deux secondes.

Voilà pour les bus (y en a des choses à dire hein).
Pour les trucs étranges, c'est pas mal non plus :
1) en Argentine, tu fais la queue, pour à peu près tout : à l'arrêt de bus (donc il est habituel de voir 20 mètres de queue, oui tu as bien lu, 20 mètres, pour prendre le bus le matin), pour retirer de l'argent, pour rentrer dans un magasin etc.
2) la priorité piétons, et parfois même les feux rouges, sont purement théoriques. Donc il vaut mieux regarder trois ou quatre fois, voire faire un angle mort avant de traverser, pour ne pas se faire renverser par un taxi qui a le feu aux fesses.
3) le klaxon : ici, le klaxon n'est pas synonyme de "hé pauvre c*n ! qu'est-ce que tu fous", mais plutôt de "coucou je suis là, et attention je vais passer quoi que tu fasses". C'est donc très pratique pour les taxis, qui remplacent leur angle mort par un bon coup de klaxon en cas de vélo inopiné. 
4) à Buenos Aires, il y a un max de vent !! (et surtout dans ma rue).  Donc vaut mieux éviter la jupe, sinon t'es à poil.

La liste n'est pas finie bien sûr, je ferais une seconde édition, parce qu'on le sait bien, le malheur des uns fait bien marrer les autres, la bise à tous !

1 commentaire:

  1. Wahoo, ça à vraiment l'air épique les transports en commun là-bas ! Mais au moins, s'il y a 20 mètres de queue, tu ne dois pas avoir trop de mal à trouver les arrêts de bus invisibles !
    (Anaïs R.)

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